La décarbonation du secteur des équipements agricoles est en cours et le secteur agricole n’y échappera pas. Motivée à la fois par des questions environnementales, de disponibilité de pétrole à moyen terme et par soucis d’indépendance énergétique, les gouvernements incitent les industriels à proposer des alternatives au diesel. Plusieurs solutions sont en développement ou déjà en service.
L’hydrogène offre un fort potentiel
Déjà employé dans des bus urbains ou en TP, l’hydrogène présente un atout de taille : à l’usage, ce gaz ne rejette que de l’eau dans l’atmosphère. Il est employé dans deux technologies distinctes.
La première emploie des piles à hydrogène, un principe efficace qui produit de l’électricité utilisable sur le véhicule, mais il est assez coûteux à développer. De plus en plus de constructeurs s’orientent donc vers la seconde solution en convertissant leurs moteurs pour utiliser directement l’hydrogène comme carburant.
Des marques comme JCB proposent des outils de manutention fonctionnant ainsi. Côté production d’hydrogène, la filière s’organise également. Ce gaz est naturellement peu présent dans l’atmosphère et nécessite une synthèse réalisée à partir d’eau et d’énergie. Jusqu’à présent les industriels utilisaient le plus souvent des produits pétroliers dans leur process de fabrication, mais le secteur a entamé sa mutation afin de proposer de plus en plus d’hydrogène « vert » ou décarboné, produit à partir d’électricité d’origine renouvelable (solaire, éolien…) ou nucléaire.
Une panne moteur ?
La plateforme de solutions de remplacement pour moteurs diesel destinés aux engins agricoles, TP et industriels.
Biométhane : l’atout d’une production à la ferme
Autre voie prometteuse, l’utilisation de moteurs fonctionnant au gaz biométhane (ou CH4) est notamment mise en avant par NewHolland. La marque propose depuis quelques années un tracteur T6 180 (160 ch) qui carbure au biométhane.
Ce gaz a l’avantage d’être produit par méthanisation et l’agriculteur qui dispose d’une installation à la ferme peut valoriser ainsi les effluents de son exploitation pour les transformer en carburant. Un bel exemple d’économie circulaire. Sur le plan technique, ce type de moteur se révèle tout aussi performant qu’un modèle diesel.
La principale limite reste l’autonomie. En effet, le méthane même compressé est environ cinq fois plus volumineux que du GNR. En ajoutant un second réservoir, souvent placé à l’avant, le tracteur ne peut travailler que 5 à 6 heures à pleine puissance. Cela peut se révéler suffisant pour différents usages, comme du transport ou du travail du sol léger. En revanche pour de longues journées au champ une solution de ravitaillement mobile doit être envisagée.
L’électricité est efficace sur les petites puissances
Compte-tenu de leur expérience dans le domaine des chariots élévateurs, il était assez logique que les fabricants de matériels de manutention soient les premiers à proposer des outils 100 % électriques. Actuellement, toutes les marques ou presque affichent à leur catalogue au moins un chargeur télescopique ou une chargeuse articulée fonctionnant sur batterie.
Pour des questions d’autonomie et de performances, l’électricité reste réservée aux plus petits modèles de leurs gammes, alors que les versions plus puissantes restent encore uniquement équipées d’une traditionnelle motorisation diesel. Avec 3 à 4h d’autonomie, un engin de manutention électrique peut toutefois répondre à un grand nombre d’usages sur une ferme. Les marques de tracteurs suivent aussi le mouvement en développant de petits modèles, de 50 à 100 ch, où la batterie a remplacé le moteur thermique.
L’électricité est également la source d’énergie retenue par plusieurs fabricants de robots agricoles couramment utilisés en vignes ou maraichage.